Ecrasé par son hérédité, David Hallyday a mis des années avant de se frayer un chemin dans la chanson française. Son éducation américaine et ses textes en anglais ne l'ont pas aidé à imposer sa variété très californienne. Mais après de nombreuses années de métier et des succès en français, David a trouvé une place sur sa terre d'origine.
Lorsque David Smet dit Hallyday naît le 14 août 1966 à Boulogne-Billancourt, ses parents sont des vedettes de la chanson, voire une star en ce qui concerne son père, depuis déjà des années. Après le mariage fortement médiatisé de Sylvie Vartan et de Johnny Hallyday en 1964, la naissance de leur fils est un événement qui ne passe pas inaperçu. A cette époque, Sylvie et Johnny sont constamment en tournée. D'ailleurs, Johnny revient en coup de vent de sa tournée italienne le jour de la naissance mais repart immédiatement pour être sur scène à Venise le soir même.
Dès sa naissance, David est une petite vedette pistée par les paparazzi. Si sa mère lui consacre déjà une chanson dès 1966, "Balade pour un sourire", l'hommage le plus mémorable date de 1969 avec "le Roi David".
En 1970, ses parents ont un très grave accident de voiture. Sylvie, sérieusement blessée au visage, doit être soignée aux Etats-Unis. Dès lors, Johnny et Sylvie passent de nombreuses semaines dans ce pays où ils acquièrent une maison. Sylvie y travaille de plus en plus avec des chorégraphes de renom. David est finalement scolarisé sur place.
Lorsque Johnny Hallyday fête ses 20 ans de carrière sur scène au Pavillon de Paris fin 1979, il a la surprise un soir de voir derrière la batterie son jeune fils qui l'accompagne l'espace d'un morceau, "le Bon temps du rock'n'roll. David raconte aujourd'hui qu'il a craint sur le moment de se faire disputer pour cette initiative dont Johnny ne savait rien. Bien sur, il n'en fut rien. Passionné de batterie, mais aussi de guitare et de piano, David aura d'ailleurs d'autres occasions d'accompagner sa star de père sur scène.
En 1980, lorsque Sylvie Vartan et Johnny Hallyday divorcent officiellement, celle-ci s'installe définitivement à Los Angeles et se lance dans une carrière américaine. Elle rencontre le producteur Tony Scotti en 1981 et David, qui a 15 ans et qui connaît déjà très bien la vie américaine, devient un véritable adolescent californien. C'est à peu près à cette époque qu'il monte son tout premier groupe avec cinq amis américains, les Weekenders. Le virus de la musique est déjà bien ancré en lui et il ne cherchera jamais à faire autre chose.
En 1984, Sylvie Vartan épouse pour la seconde fois Tony Scotti et s'installe avec lui et David dans une luxueuse villa de Beverly Hills. David partage son temps entre Los Angeles où il étudie et Loconville en Normandie, la maison que ses parents avaient acquise dans les années 60, et qui demeure un lieu de réunion familiale lorsqu'il est en France. Une fois sa scolarité terminée, l'adolescent est un temps manutentionnaire dans l'entreprise de son beau-père, patron du label Scotti Bros. Mais vu la passion que développe David pour la musique, Tony Scotti lui est surtout d'une grande aide pour se lancer sur les traces parentales. C'est ainsi qu'il fait une apparition dans un film musical en 1987, "He's my girl", de Gabrielle Beaumont. Ce film est l'occasion pour lui de signer ses premiers tubes, "He's my girl" et "Church of the poison spider".
Désormais lancé, il sort en 1988 son tout premier album, "True cool" qui se vend à 900.000 exemplaires et voit un tube percer, "High". Lors de l'enregistrement d'une émission de télévision pour la promo de cet album en France, David fait la connaissance d'une jeune mannequin française, Estelle Lefébure. Ils se marient le 15 septembre 1989 à Freneuse-sur-Risle en Normandie d'où est originaire la jeune femme. Leur couple, tout en blondeur et en sourire, fait le bonheur de la presse people. En octobre 90, David et Estelle accompagnent Sylvie Vartan en Bulgarie, d'où elle est originaire, pour un voyage aux allures de pèlerinage.
Nouvel album en 1990, "Rock'n'Heart". Toujours en anglais, les chansons de David Hallyday ont un peu de mal à s'imposer en France. Son statut français de nationalité mais américain de style laissent le public dubitatif, incapable de reconnaître là le fils du héros national, Johnny Hallyday. Lorsque David cherche un label français, il n'en trouve pas et continue de travailler aux Etats-Unis. Ce deuxième album est suivi d'une série de concerts en France, challenge difficile pour le jeune artiste. Accompagné de trois musiciens, Eric Godal, Bo Gavino et Greg V, il attaque le Zénith parisien (3600 places) mais la salle est un peu grande en proportion du succès français du chanteur. David Hallyday est plus à l'aise en octobre 91 à La Cigale où est enregistré un album live. Une tournée française suit.
Toujours en 91, le parc Disneyland Paris lui demande d'écrire les musiques de son inauguration.
En 1993, David se hasarde pour la première fois à enregistrer un titre en français sorti uniquement sous forme de simple. Pour cette expérience, il fait appel à un auteur aux antipodes du monde qu'il représente, Gérard Manset. Duo d'écriture pour le moins médiatique, les deux hommes écrivent un titre "Héros", qui évoque à mots couverts Hallyday père. Ce dernier fête d'ailleurs ses 50 ans en juin 93 en organisant un énorme concert événement au cours duquel David retrouve la batterie pour un duo cette fois prévu sur "O ma jolie Sarah", ainsi que sur "Mirador", chanson qu'il a signée. Le single "Héros" est fortement inspiré de cet événement.
Difficile cependant d'abandonner l'anglais, langue dans laquelle David est pour l'instant plus à l'aise quand il s'agit d'écrire des chansons. Il sort donc en 94 l'album "Pain and Pride" avec son groupe Blind Fish, toujours produit par Scotti Bros.
Absent de la scène musicale pendant quelques temps, on l'aperçoit cependant en 1994 aux côtés de son épouse Estelle dans le film "Grosse fatigue" de Michel Blanc dans lequel ils jouent leur propre rôle. Quelques mois plus tard, en mai 1995, David et Estelle donnent naissance à leur fille aînée qu'ils prénomment Ilona en hommage à la mère de Sylvie Vartan.
Après Blind Fish, David Hallyday s'entoure d'un nouveau groupe, Novocaine, le temps d'un album du même nom. Il y retrouve entre autres, ses complices de Blind Fish, Eric Godal et Bo Govino. L'album est enregistré en avril 96 à Santa Monica et sort en 1997 aux Etats-Unis seulement. En revanche, si ce n'est pas pour ce dernier disque, David Hallyday refait parler de lui dans la presse française en septembre 97 pour la naissance d'Emma, son deuxième enfant.
A 32 ans, alors qu'il est père de deux enfants, heureux en famille, épanoui dans son métier, David Hallyday se tourne vers ses parents pour leur composer des titres. C'est ainsi qu'en 1998, il écrit deux chansons pour l'album "Sensible" de Sylvie Vartan. Mais surtout, c'est l'album "Sang pour sang" de Johnny Hallyday en 99 qui marque une réelle et étroite collaboration entre les deux hommes. Tous les titres du disque sont signés David pour les musiques. C'est une réussite saluée par la critique et confirmée par le public.
En outre, David Hallyday sort en 1999 son tout premier album entièrement en français, "Un Paradis, Un Enfer". Les textes sont signés de noms nouveaux dans son sillage tels Zazie, Kristine Lidon ou Lionel Florence. Son style demeure semblable au passé mais la langue française change totalement la perception du public à son égard. Plusieurs tubes font du CD une des plus grosses ventes de l'année : "Pour toi", "Tu ne m'as pas laissé le temps". Près de 40 ans après son père, David devient une des idoles des adolescents français. En janvier 2000, il reçoit le prix du Meilleur album francophone de l'année lors des NRJ Music Awards et est nommé aux Victoires de la musique 2000 pour la Meilleure chanson de l'année 99.
Au printemps, David entame sa première grande tournée hexagonale avec un passage de deux soirées à l'Olympia les 21 et 22 mars.
Séparé de sa femme, David Hallyday se consacre un peu plus à sa passion, la compétition automobile. En 2001, il est sacré champion de France en catégorie GT.
Fort d'un succès professionnel qui l'a amené à vendre quelques 600.000 exemplaires de "Un paradis, un enfer", il concocte un nouvel album intitulé "Révélation" qui sort en juin 2002. Alors qu'il compose la musique de l'ensemble des morceaux, il confie l'écriture des textes à des auteurs comme Eric Chemouny et Hocine Hallaf. La production est assurée par Dave Bascombe qui a déjà officié avec des pointures anglo-saxonnes, telles Placebo ou Natalie Imbruglia. Hormis quelques ballades, les morceaux sont joués dans un registre plus rock que sur le précédent album. Le premier simple extrait de "Révélation" s'intitule "Repenses-y si tu veux".
En novembre 2002, sort le nouvel album de Johnny Hallyday, "A la vie à la mort", dont David a composé un titre, "Arrête le temps" avec Michel Mallory. Il a également réalisé en partie le CD de son père, travail partagé avec Gérald de Palmas et Pierre Jaconelli.
Cette même année, les studios Walt Disney demandent à David de doubler la voix française du héros du dessin animé "La Planète au Trésor" et d'écrire le titre phare de la bande-son. Le chanteur accepte et compose la chanson "Un homme libre". Le film sort fin 2002. En 2003, Universal Music réédite l'album "Révélation", incluant cette fois-ci le tube "Un homme libre".
Toujours féru d'automobile, David participe en juin 2003 à la course française des 24h du Mans. En 2004, à 38 ans, il se remarie. Il épouse Alexandra Pastor, la fille d'un grand entrepreneur monégasque. Ensemble, ils ont un fils, Cameron, né le 8 octobre 2004.
2004 : "Satellite"
Autre enfantement en 2004, celui de l'album "Satellite", enregistré à Londres en trois mois. Les ballades fleur bleue qui ont fait le succès de l'artiste sont mises entre parenthèses. Remplacées par un son résolument rock : guitares musclées, batterie en avant, refrains entêtants… Entouré de musiciens aguerris ( à la basse, Steve Fishman, ancien collaborateur de Paul Mc Cartney et, derrière la batterie, Ron Roesing, batteur un temps des Smashing Pumpkins), David retourne à ses premières amours : le gros son et les guitares fougueuses. "Le défi" et "Comment faire" sont les tubes de ce troisième album francophone, dont le son est signé Paul Reeve, collaborateur du groupe britannique Muse.
Une édition internationale de "Satellite" est lancée en même temps en version anglaise. Sur la pochette, ce n'est pas le nom de David Hallyday qui est apposé, mais celui d'un groupe : Nova 6. Un nom que le chanteur espère plus vendeur que son patronyme qui, par le passé, n'a pas porté bonheur à Johnny en dehors des frontières françaises.
En juin 2007, David est en course pour la seconde fois aux 24h du Mans. Et, ce même mois, son quatrième disque tout en français fait irruption dans les bacs. Cet album éponyme (sorti chez Mercury) est enregistré en tandem avec Pierre Jaconelli, avec qui l'artiste avait fait un carton grâce au tube "Tu ne m'as pas laissé le temps". Les ambiances sont variées, les respirations plus acoustiques que sur "Satellite", le piano présent sur quelques morceaux… Composé de treize titres, "David Hallyday" est façonné comme un journal intime dans lequel David parle des sujets qui le touchent. L'amour, bien sûr, mais aussi ses rapports avec son père ("Dans mon film"). Sur le titre "Père de personne", on entend chanter ses filles Ilona et Emma. Pour les paroles, il s'est offert la plume de Miossec ("Tendre est la nuit"), de Jean-Patrick Capdevielle ("Dans mon film") ou encore celle du jeune Monsieur Cément ("Plus vent de toi").