Jacques Romain Georges Brel, né le 8 avril 1929 au 138 rue du Diamant à Schaerbeek (Bruxelles, Belgique), mort le 9 octobre 1978 à Bobigny (France), est un auteur et chanteur belge francophone (et néerlandophone au début de sa carrière). Il était également acteur et réalisateur de films.
Peu intéressé par l'école, excepté par les cours de français, il joue des pièces de théâtre en amateur au sein de la Franche Cordée, et son père le fait entrer dans la cartonnerie familiale, travail pour lequel il n'a aucun goût. Il réfléchit très sérieusement à une reconversion, soit dans l'élevage de poules, soit dans la chanson. Il choisit cette dernière voie.
Le 1er juin 1950, il épouse Thérèse Michielsen, dite « Miche ». Le 6 décembre 1951 naît sa première fille, Chantal, puis France le 12 juillet 1953. Enfin, Isabelle en août 1958 pour laquelle Jacques Brel écrivit une chanson éponyme.
À partir de 1952, il compose ses premières chansons qu'il chante dans le cadre familial ou lors de diverses soirées dans des cabarets bruxellois. Il fait déjà preuve de cette puissance lyrique, tant dans les textes que dans son interprétation, qui rebute sa famille qui ne l'encourage pas à continuer.
Il persévère tout de même et, en 1953, sort un 78 tours. Ensuite, il quitte la capitale belge pour se rendre seul à Paris appelé par Jacques Canetti, découvreur de talents, travaillant chez Philips et propriétaire du cabaret Les trois baudets. Sa famille lui coupe alors les vivres. Une nouvelle fille (France) naît : pour Jacques Brel, ce sont les années de galère.
En janvier 1955, Brel s'est occupé pour une semaine d'avant-programme de Bobbejaan Schoepen dans l'Ancienne Belgique bruxelloise. En 1955, il fait venir sa femme et ses enfants. Ils s'installent à Montreuil. Cela va être l'année de son premier 33 tours. Comme il chante pour des organisations chrétiennes, Georges Brassens le surnomme « l'abbé Brel » (gentiment, les deux hommes étant amis).
En 1956, il rencontre François Rauber, un pianiste, qui devient son accompagnateur. En 1957, pressé d'achever ses études musicales au conservatoire, Rauber renonce aux tournées à travers le pays ; il est alors remplacé par un autre étudiant du conservatoire. C'est la rencontre avec Gérard Jouannest, qui deviendra son accompagnateur exclusif sur scène, Rauber revenant vers Brel une fois son diplôme en poche pour devenir l'orchestrateur privilégié. Les deux musiciens resteront fidèles à Brel et à son œuvre, au-delà même de sa mort.
Petit à petit, Brel trouve son public, et rencontre le succès lors de ses spectacles.
En 1957, c'est le second 33 tours, qui reçoit le Grand prix de l'Académie Charles Cros.
Et fin 1958, c'est le succès à l'Olympia, en première partie, il est tête d'affiche à Bobino, fin 1959. À partir de là, les tournées s'enchaînent à un rythme infernal, Brel faisant parfois plus de concerts qu'il n'y a de jours par année.
En 1966, il décide d'abandonner la chanson. Le 16 mai 1967, il donne son dernier récital à Roubaix.
Mais il ne reste pas inactif pour autant, durant l'été 1967, il tourne le film d'André Cayatte, Les Risques du métier. Puis il commence à voyager en voilier.
En 1968, à Bruxelles, il crée la version francophone de L'Homme de la Mancha aux côtés de Dario Moreno. En décembre, le spectacle est présenté à Paris.
En 1969 il interprète le rôle de Mon oncle Benjamin aux côtes de Claude Jade dans le film d'Édouard Molinaro.
Il va tourner ensuite dans un certain nombre de films, et en réalisera un lui-même en 1971, Franz (Barbara écrivit une partie de la musique), puis un deuxième qui sort en 1973, Far West, qui fut un échec. Son dernier rôle reste mythique : il campe le dépressif François Pignon, le personnage récurrent de Francis Veber, face au tueur à gages "monsieur Milan", alias Lino Ventura, dans l'Emmerdeur, à nouveau réalisé par Édouard Molinaro.
Il rencontre également le succès aux États-Unis d'Amérique et au Royaume-Uni. Des traductions en anglais de ses chansons sont populaires et sont enregistrées par David Bowie (Amsterdam), Scott Walker, Terry Jacks, Alex Harvey et Marc Almond. Jacques Brel is Alive and Well and Living in Paris est une comédie musicale américaine qui est jouée autour du monde pendant plusieurs années. Elle comprend des traductions rimantes définitives, assemblées par un ami de Jacques Brel, Mort Shuman en 1968. En 1974, le spectacle est adapté au cinéma (voir la fiche IMDb).
En 1974, il abandonne tout et part en voilier avec Madly Bamy qu'il a rencontrée lors du tournage du film L'Aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch. Mais il est déjà malade et est opéré d'un cancer au poumon. Il décide de se retirer aux Marquises.
Pilote privé et propriétaire d'un bimoteur, il y fait avion-taxi pour dépanner les habitants.
En 1977, il revient à Paris pour enregistrer son dernier album, probablement l'un des plus bouleversants, dans des conditions difficiles que l'on peut imaginer. La chanson Les Marquises, qui clôt l'album, s'achève sur ces paroles "Veux-tu que je te dise / Gémir n'est pas de mise / Aux Marquises". Pour cette dernière, cas unique dans l'histoire de la chanson, il n'y eut qu'une seule prise ... Il retourne aux Îles Marquises après cet enregistrement, avant qu'en juillet 1978 son cas ne s'aggrave. Il est rapatrié en métropole où il meurt en octobre.
Jacques Brel repose au cimetière d'Atuona à Hiva Oa dans l'archipel des îles Marquises à côté de Paul Gauguin.
En décembre 2005, il est élu au rang de plus grand Belge de tous les temps par le public de la RTBF.