J'apprendrai à vivre avec ce que ma musique me donne »
À 18 ans, John Mamann est parti au Canada, puis à Miami pour suivre son rêve américain. Une certaine idée de la réussite sociale, qu'il a vraiment touchée du doigt sans vraiment s'épanouir.
Alors que ses affaires sont en effet florissantes, il décide de tout lâcher pour tenter une nouvelle aventure, celle des heures passées jusqu'au bout de la nuit a trouver des mélodies imparables, à donner en somme un sens à sa vie ("donnez moi le sens" deviendra d'ailleurs un des morceaux phares de son 1er album).
Son 1er single "pas jaloux" résume à lui seul ce passage d'un monde à l'autre, du matériel au dématériel. « Je suis donc rentré à Paris, et pendant un an, j'ai fait des maquettes »
Ses 1ers pas dans la musique sont ceux de compositeur: coup d'essai coup de maître, il signe avec "assis par terre" de Louisy joseph un des plus gros tubes de l'année 2008 ce qui lui vaut d'être aujourd'hui extrêmement demandé.
Puis vient l'heure des chansons que l'on fait "pour soi". Et donc de ce premier album "Mister Joe", une belle collection de refrains entêtants, basés sur l'énergie de sa guitare, sur des paroles simples mais jamais anodines. Il a tout composé de A à Z, et travaillé les textes avec une équipe d'auteurs qui ont pris le temps de le connaître (Elodie Hesme, François Welgryn, Lionel Florence et Florian Gazan)
John Mamann aime les chanteurs-guitaristes, de James Taylor à Marvin Gaye, de Stevie Wonder à Bob Marley ou encore les Beatles.
Une famille se dessine.
Le papa de John est musicien. Il a sorti quelques 45 tours, dans les années 70 sous le nom de Maurice Mann : « il a eu ses petits succès, sans jamais vraiment exploser ». À 32 ans, à l'arrivée de son fils, il se range des voitures, mais a toujours gardé des guitares à la maison, des amplis Revox, et des insomnies créatrices... qui font rêver John.
« Mon père m'impressionnait par sa voix, par sa présence sur scène. » Sur l'album, il a même co-signé une musique avec ce mélomane paternel ("Mister Joe"), qui compose souvent, sur une de ses vieilles Gibson, millésime 1968, pour le côté roots.
John n'aime pas que la musique, il aime aussi les cultures. Parler. Comprendre. En vacances à Cuba, il va forcément dans les bars interdits, chez l'habitant plutôt que dans les habituels circuits touristiques.. À Montréal, il se branche avec la communauté haïtienne - qui lui a inspiré "Ne plus se laisser faire".
Il rêve de voyages musicaux, à Los Angeles ou ailleurs, pour travailler avec les musiciens qui le font rêver.
John aime aussi sa famille. Son socle. Son appui. Avec une simplicité touchante, il dédie sa dernière chanson ("Mamie") à sa grand-mère maternelle, qui l'a toujours soutenu, même quand il a tout plaqué pour la musique. « Dans sa génération, on était moins individualiste. La réussite ne se mesurait pas à la taille de ta télé. Elle se privait de certaines choses pour ses enfants, il y avait un vrai sens du don de soi. »
Le don de soi, John le vit aujourd'hui à travers sa musique, sincère, claire, directe.
C'est la musique d'un homme épanoui, d'un bonheur forcément contagieux.