1934
Naissance d’Agostino Nino Arturo Ferrari le 15 août à Gênes, en Italie, d’un père italien et d’une mère française. Ses parents se sont rencontrés à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Son père, Pierre Ferrari, ingénieur, y dirige une usine de nickel. Sa mère, Raymonde Magnin, dite Mounette, appartient à une famille de notables français installés sur l'île depuis le XIXème siècle. Nino naît à Gênes, à l’occasion de vacances de ses parents en Italie.
1934-1939
Enfance heureuse en Nouvelle-Calédonie.
1939
La guerre éclate le 1er septembre. Les Ferrari sont en vacances en Europe. Pierre Ferrari ne peut retourner en Nouvelle-Calédonie, du fait de sa nationalité italienne. Les Ferrari sont bloqués à Rome.
1939-1942
Fin de l’insouciance et de la liberté pour Nino, inscrit dans une école de religieuses et qui s’ennuie ferme dans l’appartement romain. Nino supporte mal le climat.
1942…
Nino et sa mère rejoignent 19 autres membres de la famille Ferrari, dans la maison d’Il Crosio, entre le Piémont et la Ligurie. Nino y découvre la nature en solitaire. Il s’imprègne de la musique que l’on écoute dans la maison : Wagner, Beethoven, Tchaïkovski, Chopin, des chanteurs italiens, ainsi que Mireille, Jean Nohain, Pills et Tabet et Charles Trenet. Il est enfant de chœur et fréquente le petit séminaire. Il s’y forge une solide méfiance à l’égard des ecclésiastiques.
1947…
Arrivée de Nino et de ses parents à Paris. Pierre Ferrari n’a pu retrouver son emploi en Nouvelle-Calédonie. Pour faire vivre sa famille il est contraint d’accepter un poste dans une petite société d’import export pour un salaire de misère. Nino est inscrit chez les jésuites à Saint-Jean de Passy. Dès le premier jour, il subit les moqueries et le racisme des autres élèves, du fait de ses origines italiennes et de la pauvreté de ses parents. Nino se bat souvent et ses études en pâtissent. Il est renvoyé, au grand damne de ses parents, de nombreux établissements : Franklin, Buffon, Henri IV…
Nino découvre le jazz sur son poste à galène. Cette musique le passionne, bien éloignée du classique écouté par ses parents.
Au début des années 50, il traîne souvent sur le boulevard Saint-Germain. Il y déniche un magasin de musique qui loue des instruments. Nino apprend en autodidacte la guitare, la contrebasse, le banjo…
1953
Au café La Faluche, près du théâtre de l’Odéon, Nino rencontre Richard Bennett, musicien amateur, qui joue de la batterie. Tous deux fans de Louis Armstrong, ils deviennent inséparables. Ils montent un groupe de jazz Nouvelle-Orléans qui se produit dans un premier temps au jardin du Luxembourg et surtout sur les quais de Seine, vers le Pont Neuf. Nino délaisse alors la contrebasse pour le banjo.
Le 25 mai, il tombe follement amoureux d’une jeune fille prénommée Claire.
1954…
Au bout d’un an, cette relation tourne court. Délaissé, Nino écrit une de ses premières chansons, « C’est irréparable – un an d’amour ».
Nino obtient une licence de Lettres à La Sorbonne. Il étudie ensuite l’ethnologie. Il rencontre le professeur André Leroi-Gourhan et se passionne pour la préhistoire. Il participe à des champs de fouilles archéologiques. Il n’en continue pas moins de se produire avec l’orchestre de Richard Bennett, les Dixie Cats.
1956…
Les Dixie Cats (Richard Bennett à la batterie, Nino Ferrari à la contrebasse, Stéphane Guérault à la clarinette, Jef Mariette au trombone, Patrick Joubert au piano, Roland Hugues à la trompette, Christian Guérin au trombone) remportent le tournoi annuel des orchestres amateurs, dans la catégorie jazz Nouvelle-Orléans. Ils peuvent ainsi participer à la Grande Nuit du jazz, salle Wagram, aux côtés d’orchestres de renom et de Sidney Bechet.
Les Dixie Cats se produisent en 1957-58 au Vieux-Colombier, le plus souvent en matinée.
Nino Ferrer veut devenir un musicien de renom tout en interprétant ses propres chansons. Il commence à chanter avec les Dixie Cats, « C’est irréparable – un an d’amour » et « Le blues des rues désertes », sans obtenir un franc succès.
Les Dixie Cats se produisent dans les galas des grandes écoles : Polytechnique en 1957, Ecole supérieure d’aéronautique et Normale sup en 1958…
1959
Les Dixie Cats accompagnent le trompettiste Bill Coleman. En janvier, ils enregistrent avec lui un super 45 tours quatre titres, Bill Coleman presents Richard Bennett and The Dixie Cats. Ils jouent avec lui au Boom HEC.
La grand-mère de Nino sentant sa santé décliner l’invite à venir la rejoindre à Nouméa. Le premier août, Nino embarque sur un paquebot, dans une cabine de première classe. Il s’arrête en Guadeloupe et à Tahiti. Sa grand-mère décède avant son arrivée à Nouméa. Il retrouve les lieux de son enfance, des amis, fait du cheval, de la plongée… En décembre, il participe à des fouilles avec des archéologues néo-zélandais sur l’île des Pins.
1960
Le 20 mai, il quitte Nouméa pour l’Europe, en passant par l’Australie, Djakarta, Singapour, Aden… Il finit par arriver à Paris le 16 juillet.
Nino rejoint les Dixie Cats qui accompagnent toujours Bill Coleman. Il se donne trois ans pour arriver à quelque chose avec ses chansons.
1961
Face à la déferlante du rock’n’roll et du rhythm’n’blues, les Dixie Cats abandonnent le jazz. Ils passent du rythme ternaire au binaire. Le groupe est rebaptisé RB RB pour Richard Bennett Rhythm’n’Blues. Nino troque sa contrebasse pour une basse électrique. Stéphane Guérault remplace sa clarinette par un sax alto. Richard Bennett recrute une chanteuse, deux guitaristes et un pianiste. Ils jouent en première partie des Chaussettes noires à Nîmes, puis au festival de jazz de Juan-les-Pins pendant huit jours en ouverture de Count Basie et Ray Charles. Ils sont fauchés et dorment dans leurs voitures. Nino monte un groupe de rock éphémère avec Stéphane Guérault, les Red Caps.
1962
Nino se sent un peu vieux pour le rock. Il démarche les cabarets de la Rive Gauche avec ses chansons. Il passe notamment à La Bouquinerie, dans le Ve arrondissement, à partir de février. Il s’y produit seul, s’accompagnant à la guitare, sous le pseudonyme de Laurent Tosca. Avec l’arrivée de l’été, il rejoint le groupe TNT (Twist and Twist) du trompettiste Gilles Thibault. Il y tient la basse et chante. Durant la saison estivale, TNT joue à Juan-les-Pins au Club 3. A la fin de l’année, Nino se retrouve une nouvelle fois seul, sans groupe et sans engagement.
1963
Nino retrouve Richard Bennett dans l’orchestre qui accompagne la chanteuse américaine Nancy Holloway. Ils jouent au Golf Drouot, à l’Olympia… Quand elle change de tenue de scène, Nino chante avec succès « Nobody but you » des Lafayettes et « What I Say » de Ray Charles. Il se forge ainsi une réputation dans le métier. Nino prend le pseudonyme de Nino Ferrer.
En novembre, Nino Ferrer sort un premier 45 tours quatre titres sur le label Bel Air avec « Pour oublier qu’on s’est aimé » et « C’est irréparable – un an d’amour ».
1964
Nino se fait accompagner sur scène par trois choristes, les Jubilées. En mai paraît le deuxième 45 tours quatre titres (« Je reviendrai », « Ce que tu as fait de moi »…), aux influences blues et gospel. Grâce à la chanteuse italienne Mina et à sa version de « Un’ anno d’amore », Nino Ferrer accède à une reconnaissance internationale. Il se produit ainsi au Liban.
1965
Le label Bel Air fait faillite. Nino retourne à Juan-les-Pins. Il fait la manche sur les plages. Il y rencontre Eddie Barclay, qui lui propose d’intégrer son label Riviera. Richard Bennett y travaille depuis peu comme directeur artistique. Nino sort un nouveau 45 tours avec deux ballades bluesy (« Viens je t’attends » et « Au bout de mes vingt ans »), une adaptation d’un negro spiritual (« Jennifer James ») et un rhythm’n’blues entraînant (« Tchouk-ou-tchouk »), très proche des morceaux de Ray Charles. Ce troisième 45 tours n’obtient pas plus de succès que les précédents.
Nino et son groupe jouent à Saint-Raphaël à La Playa. Ils se produisent en trio : Nino (basse et chant), Bernard Estardy (orgue) et Richard Hertel (batterie), avec trois choristes. Un soir une vieille dame a perdu son chien. Nino improvise « Z’avez pas vu Mirza ». L’effet est immédiat et le public en redemande. Le succès de cette plaisanterie se confirme lors d’une soirée privée à Saint-Tropez.
De retour à Paris, Nino enregistre un nouveau 45 tours. Au trio basse, orgue, batterie s’ajoute une section de cuivres. Les deux premiers titres, « Mirza » et « Les Cornichons » mélangent une solide rythmique rhythm’n’blues et textes loufoques. Les deux autres (« Il me faudra… Natacha » et « Ma vie pour rien »), deux ballades bluesy avec cordes, sont plus introspectifs. Le disque sort à la fin de l’année.
1966
Nino Ferrer obtient un énorme succès avec « Mirza », suivi de très près par « Les Cornichons ». Il devient du jour au lendemain une vedette. En mars, il passe à l’Olympia. « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! » et « Alexandre » reçoivent un très bon accueil public en exploitant la même recette : rhythm’n’blues et textes loufoques.
Nino termine l’année en rendant hommage aux chanteurs noirs qu’il affectionne, Wilson Pickett, James Brown, Ray Charles, avec « Je veux être noir ».
1967
Nino décroche un nouveau tube avec « Le Téléfon », son plus gros succès commercial dans les années 60. Sur le même 45 tours se trouvent « Madame Robert » et « Je cherche une petite fille ». La même année sort un nouveau 45 tours quatre titres avec « Mao et moa » et « Mon copain Bismarck ».
1968
Nino partage son temps entre de nombreux concerts et les séances d’enregistrement. Manu Dibango remplace Bernard Estardy à l’orgue et à la direction de l’orchestre. Deux 45 tours voient le jour : le premier avec « Le roi d’Angleterre » et notamment « Les petites jeunes filles de bonnes familles » aux sonorités jazz Nouvelle Orléans, le second avec « Mamadou mémé », « Les yeux de Laurence » également très jazz Nouvelle-Orléans et surtout « Oerythia », une très belle bossa nova. Nino Ferrer passe complètement à côtés des évènements de mai 68.
Il commence à faire de fréquents allers-retours en Italie. La version italienne de « Je veux être noir », « La Pelle nera » y a fait un tube. Ses chansons en version italienne passent à la radio (« Al telefono »…). Nino anime une émission le samedi soir sur la RAI, Io Agata et tu.
1969
Sortie en France de deux 45 tours « Je vends des robes » (avec « La rua Madureira », magnifique bossa nova et « Le show-boat de nos amours » aux arrangements jazzy) et « Agata », tango adapté d’une chanson napolitaine des années 20 (« Les hommes à tout faire », « Justine », valse avec accordéon, cordes et cuivres…) qui ne rencontrent pas un gros succès. En Italie, par contre, « Agata » est un énorme tube, tout comme en Espagne et en Allemagne.
1970
Nino s’installe à Rome, avec sa compagne Jacqueline Monestier, dite Kinou. Il y vit un an et demi.
Deux 45 tours deux titres sortent en France, avec des arrangements de Pierre Dutour (« Oui mais ta mère n’est pas d’accord » avec beaucoup de cordes et « Viens tous les soirs » aux influences orientales…).
Nino Ferrer rencontre l’organiste Giorgio Giombolini et monte un groupe composé de musiciens italiens. Il se produit sur scène avec eux en Italie à la fin de l’année 1970. Premier tournant important dans la musique de Nino qui commence à délaisser le rhythm’n’blues pour un rock lorgnant parfois du côté du psychédélisme. En témoigne le concert du 5 octobre 1970 au Teatro Sistina de Rome avec des titres comme « Reminiscenza », « Fratelli e cosi’ sia », « Canapa Indiana »…
1971
Le concert du 5 octobre 1970 sort en disque sous le titre de Rats and Roll’s. Pour la première fois, Nino Ferrer y est crédité à la direction d’orchestre et à la réalisation artistique. Le disque est mal distribué, pressé à peu d’exemplaires et devient vite un objet de collection. Nino rentre en France.
En mai et en novembre, il enregistre dans le studio de Bernard Estardy, ce qu’il considère être son premier véritable album, une sorte de concept album en l’occurrence, Métronomie. Le disque reprend quatre titres de Rats and Roll’s, réarrangés, réenregistrés et avec des paroles en français (« Métronomie », « Cannabis », « Les Enfants de la patrie » et « La maison près de la fontaine »).
1972
Sortie de Métronomie qui reçoit un bon accueil critique. Mais c’est surtout le 45 tours avec « La maison près de la fontaine », morceau aux arrangements jazzy, dont la mélodie est inspirée d’un solo de trompette de Louis Armstrong, qui rencontre le succès. Il s’écoule à plus de 500 000 exemplaires. Les ventes de Métronomie, par contre, restent faibles.
Au cours de l’été, Nino rencontre à Saint-Tropez, le guitariste anglais Micky Finn. D’après Nino, cette rencontre est déterminante : « … C’est lui qui m’a fait sauter le pas entre le rhythm’n’blues, le rock noir américain et le rock blanc avec des guitares saturées… ». Nino invite Micky Finn et ses musiciens (Brian Johnston au piano, Ron Thomas à la basse et Keith Boyce à la batterie) à venir chez lui à La Martinière, à Rueil-Malmaison. Ils répètent tous ensemble, avec Giorgio Giombolini à l’orgue, avant d’enregistrer au studio d’Hérouville.
1973
Nino Ferrer and Leggs paraît. On y découvre des morceaux aux sonorités beaucoup plus rock, dues aux guitares de Micky Finn (« L’Angleterre », « L’an 2000 », « Listen to the master »…), que sur Métronomie. Les ventes ne suivent pas, tout comme la maison de disques. Il n’y a pas de tournée. Micky Finn et les Leggs se rebaptisent The Heavy Metal Kids et sortent un album avec leurs propres compositions, qui marche bien partout dans le monde à l’exception de la France…
Naissance le 5 septembre de Pierre Ferrari, premier fils de Nino et de Kinou. Installation de Radiah Frye, noire américaine, à La Martinière. Nino commence à composer avec elle des chansons pour son nouvel album. En novembre, Nino enregistre à Londres le morceau « South » au studio Trident. Il n’est pas satisfait du résultat. De retour, il construit son propre studio au sous-sol de La Martinière.
1974
Enregistrement en janvier à La Martinière avec les Ice, groupe de musiciens afro-américains, d’un album chanté en anglais par Nino et Radiah. Les morceaux sonnent très soul (« Moses », « Hot Toddy », « Vomitation », « Looking for you », « The garden »…). Nino refuse d’enregistrer « South » en français et Léo Missir de chez Barclay, lui rend son contrat.
Nino Ferrer retrouve Richard Bennett qui vient d’intégrer CBS. Il y décroche un contrat de producteur indépendant pour ses disques à venir. Il réenregistre « South » qui devient en français « Le Sud », avec Bernard Estardy.
L’album Nino and Radiah sort à la fin de l’année avec « South » et ses guitares folk en ouverture. « Le Sud » ne se trouve pas sur le disque.
1975
« Le Sud » paraît en 45 tours au début de l’année. Cette ballade aux accents folk se vend à plus d’un million d’exemplaires et devient un classique de la chanson française. L’album, par contre, ne dépasse pas les 30 000 exemplaires…
En août, Nino enregistre un nouvel album avec le Spamm band, groupe anglais auquel s’ajoutent Brian Johnston (piano, claviers) et Giorgio Giombolini (orgue). Suite en œuf sort à la fin de l’année et fait un bide retentissant : mille exemplaires vendus à l’époque ! Pourtant en dehors de deux morceaux en anglais (deux chutes de Nino and Radiah, « Southern Feeling » et « Papagayo Frog »), Nino chante en français. Suite en œuf contient deux de ses plus belles chansons : « Alcina de Jésus » et « Chanson pour Nathalie », mais pas de tube.
1976
Nino s’installe dans le château de Blanat (Lot) et commence à y enregistrer avec les musiciens américains de Gilbert Montagné et ce dernier, un album en anglais. L’alchimie ne fonctionne pas. Nino fait venir dans un premier temps Micky Finn, puis les autres membres de Leggs. En quelques jours, sept nouvelles chansons sont gravées. En décembre, Nino et Kinou découvrent une bastide du XV ème siècle, La Taillade, à vendre sur la commune de Saint-Cyprien (Lot). Ils décident de l’acheter et de venir y vivre, après quelques travaux.
1977
Nino remonte à Paris. Il doit un album à CBS. Il se doute que la maison de disques ne fera rien pour les compositions en anglais qu’il vient d’enregistrer. Il retourne en studio et sort Véritables Variétés Verdâtres. Très disparate musicalement, cet album propose rythmique lorgnant du côté du funk avec guitare solo rock (« Ouessant »), jazz Nouvelle-Orléans (« Joseph Joseph »), swing (« Ah ! Les Américains »), rhythm’n’blues avec la guitare rock de Micky Finn (reprise de « Mashed potatoes »), une des premières compositions de Nino Ferrer très chanson Rive Gauche (« L’inexpressible »), rock peu original (« Sud express ») et le très beau « Valentin » au rock sombre, enregistré avec les Leggs. On retrouve sur cet album Richard Bennett à la batterie sur trois morceaux, Stéphane Guérault à la trompette sur un titre. Véritables Variétés Verdâtres ne rencontre pas le succès.
En septembre, Nino s’installe avec Kinou et Pierre à La Taillade, abandonnant le show-biz qu’il déteste…
Il décline un contrat d’un million de dollars que lui obtient Richard Bennett pour partir travailler sa musique aux Etats-Unis.
1978
Le 30 décembre, Nino épouse Kinou à la mairie de Saint-Cyprien.
1979
Naissance le 14 février d’Arthur Ferrari, deuxième fils de Nino et Kinou.
Nino mixe à La Taillade, les chansons enregistrées au château de Blanat en 1976. Il signe un contrat de distribution avec un petit label de blues, Free Bird Records. Blanat sort en septembre 1979. Cet album rock (« Boogie on », « Fallen angels », «Michael and Jane », « Little Lili »…), chanté en anglais à l’exception du morceau final « L’arbre noir », reçoit un très bon accueil de la presse musicale. L’album se vend à plus de 30 000 exemplaires malgré la faillite de Free Bird Records. Nino tourne en Italie avec les Leggs où l’album est également bien accueilli.
Nino rencontre Jacques Higelin et tourne avec lui. Concert au Bataclan à Paris.
1980
Entre juin et octobre, enregistrement de La Carmencita au studio CBE de Bernard Estardy. Cet album ne comprend qu’une seule véritable nouvelle chanson, « Carmencita ». Le reste est constitué de nouvelles versions réécrites et réenregistrées de titres anciens (« Les Cornichons », « Michael and Jane », « Petite Lili »…) ou de clins d’œil à son passé (« Prélude et mort de Mirza », « La maison tontaine et tonton ». La Carmencita sorti à la fin de l’année est un échec commercial.
1980-1982
Nino accompagné par Micky Finn et parfois tous les musiciens de Leggs, se produit sur scène : Fête de l’Humanité, Forum des Halles, Mutualité, Bobino… Le public est toujours aussi nombreux.
1982
Mounette s’installe à La Taillade. Sortie d’Ex-Libris, album dédié à la mémoire de Pierre Ferrari, père de Nino, décédé en 1981. Nino Ferrer met en musique deux poèmes de son père (« Un mot qui tue » et « Rondeau »). Le contenu de l’album est sombre. Les synthétiseurs prennent une place importante dans la musique de Nino (« Barberine », « Un mot qui tue », « Toccatina », « Rondeau »…)
1983
Sortie de Rock’n’roll cow-boy (« Rock’n’roll cow-boy », « Le look plouc », « Vivent les moules »..), à la pochette dessinée par Frank Margerin. En décembre, Nino se produit à l’Olympia devant une salle comble.
1984-1985
Nino vit à La Taillade, s’occupe de la propriété, de l’éducation de ses fils. Il recommence à peindre.
1985
Nino Ferrer tient le rôle de Dieu le Père dans le spectacle L’Arche de Noé, monté par le Théâtre de l’Unité en banlieue parisienne.
1986
Sortie de 13e album, enregistré en artisan par Nino Ferrer chez lui, avec très peu de musiciens. Micky Finn réapparaît à la guitare solo sur « Sigaro blu ». Le disque qui contient certaines chansons composées par Nino pour L’Arche de Noé passe totalement inaperçu.
1991
L’indispensable - Nino Ferrer, double CD de compilation, regroupant 24 morceaux, paraît. Nino est découvert par une nouvelle génération. Ses chansons redeviennent à la mode, passent à la radio. « C’est irréparable – un an d’amour » figure, par ailleurs, dans le film de Pedro Almodovar, Talons aiguilles, interprétée en espagnol par Luz Casal.
Nino contacte son vieux complice Micky Finn. Ils donnent ensemble quelques concerts en province. Nino ne pensait pas refaire de disque, mais l’envie de travailler avec Micky le décide. A partir de novembre, ils s’enferment dans le studio de La Taillade, avec Joël Segura à la basse, Diane Véret au piano et à la prise de son et une boîte à rythmes. Les bases d’un nouvel album y sont enregistrées.
1993
Sortie de La désabusion (titre qui mêle désabusement et désillusion), avec une peinture de Nino comme pochette et d’autres à l’intérieur du livret. L’album comprend des titres entraînants qui rappellent ses succès des années 60 (« Notre chère Russie », « Marcel et Roger ») et d’autres plus lents comme « La danse de la pluie » et « Trapèze volant ». Nino reprend un de ses vieux morceaux, « Ma vie pour rien ».
La désabusion est bien accueilli et se vend à plus de 50 000 exemplaires.
1994-1995
La Désabusion ressort avec disque supplémentaire Nino Ferrer et Cie – La vie chez les automobiles, constitué de morceaux enregistrés entre 1987 et 1993, dont beaucoup interprétés par des proches : « Caroline aux yeux bleus » par Arthur Ferrari son fils, « Besame Mucho » par Kinou, « Amar’s bar » par Micky, « Marée noire » par Diane Véret… Nino reprend, entre autres, « Mirza » et « Le Sud », accompagné par la Chorale des Chérubins de Sarcelles.
Nino donne une série de concerts avec un passage à l’Olympia. En juillet 1995, il se produit aux Francofolies de La Rochelle.
Les 13 et 14 juin 1995, entouré de trois anciens Leggs (Brian Johnston aux claviers, Ron Thomas à la basse, Keith Boyce à la batterie) mais sans Micky Finn, de Diane Véret (claviers) et de choristes, Nino enregistre en studio dans des conditions de concert, un album live, Concert chez Harry.
1997
En octobre, suite à une opération causée par une fêlure au fémur, Mounette, la mère de Nino est victime d’une rupture d’anévrisme. Début d’une longue agonie.
1998
Nino parle d’un nouvel album qu’il intitulerait Suite et fin. Il commence à répéter avec son fils Arthur à la guitare et des musiciens de Toulouse quelques nouveaux morceaux dont « L’innocence ».
Fin juin, décès de Mounette à La Taillade.
Nino Ferrer met fin à ses jours le 13 août, l’avant veille de son soixante-quatrième anniversaire.